19 février 2015

La retraite à la carte!

Dans un passé pas si lointain, on prenait notre retraite complètement vers l’âge de 65 ans et on restait à la retraite jusqu’au décès. C’était en quelque sorte la normalité; un passage obligé. Depuis, notre conception de la retraite a beaucoup changé. Avec l’augmentation de l’espérance de vie, on se rend compte que 20 ans de retraite, c’est long! Non seulement faut-il prévoir des épargnes en conséquence, mais aussi faut-il penser à des activités pour meubler nos journées.

Si certaines personnes décident de prendre une retraite complète à partir de 60 ans, d’autres préfèrent y aller progressivement ou la retarder de quelques années. Peu importe votre choix, plusieurs options s’offrent à vous. C’est ce que j’appelle la « retraite à la carte »! Mais avouons-le, ça peut être difficile de s’y retrouver.

J’arrête ou je continue? 

Si autrefois le mot retraite voulait dire « arrêt de travail », c’est tout à fait différent aujourd’hui. Maintenant, vous pouvez choisir de vous retirer progressivement du travail ou encore de travailler plus longtemps, avec les bénéfices qui s’y rattachent. Entre le rêve d’une « liberté 55 » et devoir attendre à 65 ans, la retraite progressive peut être un compromis intéressant.

Le Régime de rentes du Québec a aussi prévu une nouvelle option intéressante. En effet, depuis 2014, vous pouvez demander votre rente de retraite du Régime dès 60 ans tout en continuant de travailler. Vous continuez alors de cotiser au Régime, mais vous bonifiez aussi votre rente.

Des changements importants à considérer 

Des changements législatifs ont aussi changé notre façon de planifier notre retraite. Le meilleur exemple est l’âge d’admissibilité à la pension de la Sécurité de la vieillesse, qui est passé de 65 à 67 ans et qui change la donne sur les sources de revenus disponibles à la retraite. Si vous pensiez prendre votre retraite à 65 ans, vous avez maintenant un manque à gagner d’environ 6 000 $ par année pour deux ans. Il vous faut donc prévoir accumuler environ 12 000 $ en épargne juste pour combler le vide de ces deux années.

L’arrivée du régime volontaire d’épargne-retraite (RVER) vient aussi changer le visage de la retraite. Le RVER est un outil qui devrait faciliter l’épargne, car tous les employeurs qui n’offrent pas de régime de retraite devront l’offrir sans faute à leurs employés. Toutefois, ces derniers y participeront de façon volontaire. Est-ce que vous devriez y participer ou non? Encore un choix à faire! Sachez toutefois que le RVER peut être un bon outil pour accumuler des sommes et combler le manque à gagner laissé par le report de l’âge d’admissibilité à la pension de la Sécurité de la vieillesse.

3 trucs pour éviter les surprises 

Tout cela est bien beau, mais quand vient le temps d’établir une stratégie de retraite et d’épargner en conséquence, ça devient un peu compliqué. Je vous propose donc 3 trucs pour vous éviter de mauvaises surprises à la retraite.
  1. Prévoyez plus d’épargne.
    Plus la retraite est loin, plus il est difficile de savoir si une retraite définitive ou progressive est l’option qui vous convient. Comme l’option « retraite complète » demande que vous ayez plus d’épargne, économisez en ce sens. Dans le pire des cas, vous aurez les sommes nécessaires pour votre retraite, dans le meilleur, vous aurez plus d’argent dans vos poches.
  2. Faites vos calculs régulièrement et réfléchissez plus souvent à votre retraite.
    La retraite est un projet comme un autre. Oui, je vous l’accorde, la planifier est beaucoup moins sexy que de planifier un voyage dans le sud. Mais, plus vous y réfléchissez souvent, plus votre épargne sera adéquate. Vous aurez alors une retraite à la hauteur de vos attentes.
     
  3. Consultez un planificateur financier.
    Un spécialiste en finance, il n’y a rien de mieux pour vous aider! Des outils de calcul, comme SimulR, sont fort utiles, mais ils ne remplaceront jamais un planificateur financier. Celui-ci vous aidera à établir une stratégie qui vous convient, selon votre propre situation.

Finalement, la grande difficulté quand vient le temps de planifier sa retraite, c’est de savoir ce que l’on veut à la retraite. Plus il y a d’options disponibles, plus l’exercice est difficile. Toutefois, l’effort que vous consacrez à planifier financièrement votre retraite en vaut la peine. Mais une chose est sûre, ça ne se fait pas tout seul!

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2 février 2015

Oubliez le décaissement, favorisez l’accumulation!

La semaine dernière, le commentaire d’un lecteur m’a beaucoup fait réfléchir. Ayant un salaire de 80 000 $, il m’a dit que s’il en remplaçait 70 %, il aurait un revenu de 56 000 $ à la retraite. Il m’a expliqué qu’avec 56 000 $ il paierait beaucoup d’impôt étant donné que la plupart de ses revenus proviendraient des sommes qu’il a accumulées dans des REER.

Cette personne s’est d’abord attaquée à la règle du 70 %, puis aux taux d’imposition et enfin aux rendements. Sa conclusion : pourquoi épargner autant? Ce commentaire m’a fait prendre conscience que nous avons beaucoup de chemin à faire pour simplifier le processus de planification financière de la retraite. Est-ce que ce lecteur comprend moins bien que les autres? Absolument pas! En fait, je pense que son analyse dénote au contraire qu’il a compris une bonne quantité de notions financières.

Cela m’a incité à discuter de ce sujet avec les actuaires de la Régie. Je retiens une citation intéressante de mon collègue : « Les gens pensent trop tôt au décaissement alors qu’ils devraient plutôt penser à l’accumulation de sommes. Le décaissement des épargnes devrait être une préoccupation surtout lorsqu’on arrive à l’âge de 55 ans. »

Sur ces paroles pleines de sagesse, j’en conclus qu’il est pertinent de proposer une méthode simple qui regroupe les renseignements essentiels et priorise les actions de planification. Alors, je vous propose une démarche en 5 étapes qui, bien qu’elle s’inspire de certaines autres déjà existantes, vous sera sans doute utile :

  1. Déterminez combien d’argent vous recevrez des régimes publics lorsque vous serez à la retraite
    Vous pourriez recevoir près de 7 000 $ provenant du programme fédéral de la Sécurité de la vieillesse (peut-être plus si vous êtes admissible au Supplément de revenu garanti). Pour savoir combien vous pourriez recevoir du Régime de rentes du Québec, consultez votre relevé de participation.
  2. Choisissez à quel âge vous voulez prendre votre retraite
    Vous constaterez que l’âge a un impact important sur vos revenus provenant des régimes publics ET de vos épargnes.
  3. Établissez le revenu que vous voulez avoir une fois à la retraite
    On dit souvent qu’il faut remplacer 70 % de notre salaire pour maintenir notre niveau de vie à la retraite. Trop ou pas assez? À vous de le déterminer. Un bon indicateur est de mettre ce pourcentage en dollars (par exemple, 70 % de 50 000 $ représente 35 000 $). Posez-vous alors la question : est-ce que ce montant sera suffisant?
  4. Faites vos calculs avec SimulR
    Cet outil vous précisera le montant d’argent à épargner chaque semaine pour atteindre votre objectif.
  5. Épargnez!
    C’est à cette étape qu’un planificateur financier vous sera utile. Trop de gens se fient seulement aux REER pour accumuler des sommes pour la retraite. Évidemment, le REER a un avantage fiscal réel pour les travailleurs. Toutefois, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un report fiscal et que les sommes que vous en retirerez seront imposables. Il existe une panoplie de véhicules d’épargne. Il est difficile de les connaître tous. Faites-vous aider. Les planificateurs financiers penseront à long terme, donc aux décaissements de vos épargnes, et leur objectif sera de vous faire économiser le plus possible en vue de la retraite.  
Bref, la clé d’une bonne planification financière de la retraite ne repose pas que sur nos connaissances et nos compétences en matière de finance. L’important, c’est de savoir ce que l’on veut et de poser des gestes concrets pour atteindre nos objectifs, que ce soit seul ou avec l’aide d’un planificateur financier.

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